Edouard

Edouard Auguste Aimé est né à Guillemont, dans la Somme, le 17 mai 1894.

Son frère Marcel y est né en 1884, et sa soeur, Berthe, en 1886.

Le 3 août 1914, l’ Allemagne déclare la guerre à la France. Édouard vient juste d’avoir 20 ans !

Le 27 août 1914, il reçoit son sauf-conduit pour le dépôt d'infanterie d'Ancenis dans la Loire-Atlantique (à l'époque, le département s'appelait Loire Inférieure).

Camps de Souge, 3 novembre 1914. Edouard est le 2ème soldat à droite en partant du bas.

Camps de Souge, 3 novembre 1914. Edouard est le 2ème soldat à droite en partant du bas.

Souge, le 20 décembre 1914. Edouard est le deuxième soldat à partir de la gauche.

Souge, le 20 décembre 1914. Edouard est le deuxième soldat à partir de la gauche.

En novembre, il apprend que son frère Marcel est mort au combat à Soupir dans l'Aisne.

Plus chanceux, Edouard survivra à toutes les grandes batailles du terrible conflit :

- Mesnils-les-Hurlus (Marne) en mars 1915

- Les Eparges (Meuse) d'avril à mai 1915

- Il passe au 170ème Régiment d'Infanterie

Photo prise au cours d'une permission, aux Andelys (Seine-Maritime)

Photo prise au cours d'une permission, aux Andelys (Eure)

Edouard est le 3ème soldat en-bas, à partir de la gauche. Il fume la pipe et arbore ses galons de sergent.

Edouard est le 3ème soldat en-bas, à partir de la gauche. Il fume la pipe et arbore ses galons de sergent.

- Notre-Dame de Lorette (Pas-de-Calais) en mai 1915 : le 19 mai, le 170ème RI occupe les tranchées des pentes nord de l'éperon de Notre-Dame de Lorette. Du 23 au 25 mai, la Tranchées des Chasseurs est enlevée aux allemands, au prix de 120 tués et 150 blessés. Après 48 heures passées dans cette tranchée, tous les officiers ont été tués ou blessés par les tirs d'un canon allemand de 57 mm (canon-revolver ?) qui avait pris la tranchée en enfilade. Edouard ramena 12 hommes dans nos lignes. On lui dit qu'il aurait la Croix de Guerre, ainsi qu'un de ses hommes qu'il désignerait. "Nous la méritons tous, sans exception" répond-il...

- Angres (Pas-de-Calais) et Vingré (Aisne) de juin à septembre 1915

- La Champagne, de septembre 1915 à février 1916 : une blessure lors de la prise de la Butte de Souain. C’est là qu’il découpe le morceau de peau du tambour de son régiment.

- Verdun de février à mai 1916.

- La Somme, de juillet à septembre 1916 : seconde blessure à Feuillères le 12 août

- Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle) de septembre 1916 à janvier 1917 - La Champagne à nouveau d'avril à juillet 1917. Le 27 mai, il est nommé caporal

- Le Chemin des Dames de septembre à octobre 1917 : citation à l'ordre du Régiment le 18 octobre : "Au cours du coup de main du 18 octobre 1917, s'est fait remarquer par son courage et a participé à la capture de prisonniers"

- Les vosges de décembre 1917 à mai 1918

- Chateau-Thierry en juillet 1918

- Meuse-Argonne en septembre 1918

- 11 novembre 1918, l'Armistice est signé

- Citation à l'ordre de la IVème Armée le 17 décembre 1918 : "Modèle de sang-froid et de vaillance. Chargé de réduire un ilot de résistance, s'est porté courageusement à l'attaque, sans se laisser arrêter par les pertes infligées à son détachement, s'est jeté résolument sur l'ennemi et l'a mis en fuite, le forçant à abandonner une mitrailleuse".

- En décembre 1918, le 170ème Régiment d'Infanterie part en Allemagne pour occuper le territoire. En tant que jeune sous-officier, Edouard se porte volontaire pour garder les prisonniers de guerre allemands dans les territoires dévastés. Il est affecté à la 163ème Compagnie de Garde des Prisonniers de Guerre à Amiens. 28 officiers et sous-officiers encadrent plus de 500 prisonniers dans un camp situé à Hargicourt-Pierrepont et qui travaillent dans une scierie-menuiserie toute proche. Trois mois plus tard, Edouard est affecté au camps de la ferme d'Ereuse, près d'Ailly-sur-Noye.

Edouard est désarmé le 10 août 1919, à la caserne Dejean d'Amiens et démobilisé le 12 à Rouen.

Il rejoint sa famille réfugiée aux Andelys ou il se mariera avec Victoria TORDEUX le 6 juillet 1920.

Le jeune couple rentrera à Guillemont le 6 février 1921.

Les ruines de Guillemont

Les ruines de Guillemont

Le village se trouve dans la zone rouge et a été complétement rasé par les bombardements, il n'en reste rien.

En avril 1921 naîtra leur premier enfant, Marcel, ainsi baptisé en mémoire du frère d'Edouard, tué au combat.

Edouard Cabuzel est fait Chevalier de la Légion d'Honneur en 1974, près de soixante ans après les faits...

Il décèdera à 87 ans, le 8 avril 1981,