Militaria est un mot souvent utilisé par les collectionneurs qui désigne tout artefact (ici au sens d'objet fabriqué par l'Homme) témoignant de l'activité militaire de tous les pays et de toutes les époques. Il peut s'agir de tout artefacts ou répliques d'objets militaires, de police, etc., recueillies pour leur importance historique. Ces antiquités vont des armes à feu, épées, couteaux et autres équipements. Cela comprend également les uniformes (casques, autres coiffures militaires et armure) ; les ordres et décorations militaires ; les pièces commémoratives et récompenses ; les boutons et insignes ; l'art militaire ou trench art (sculptures et gravures) ; les objets éphémères (tels que cartes de cigarettes, de photographies, de livres anciens, magazines et affiches) ; les modèles réduits et soldats de plomb ; et des éléments de l'équipement de combat et des engins de terrain. Une ou des parties d'uniformes, armes, munitions, insignes ou décorations militaires, équipements, éléments de camouflage, documents (plans, papiers divers, photographies, cartes postales, tracts, affiches, cartes d'État-Major, lettres, etc.). Par extension, on y inclut parfois les modèles réduits, copies, fac-similés, figurines et œuvres d'art postérieurement réalisés relatifs aux activités militaires.
Découvrez mes militarias grace à une visite virtuelle de ma (modeste) collection :
N’ Y TOUCHEZ PAS !!!
Baïonnette au canon !
Trois conceptions différentes.
Les français privilégient l'arme par la longueur de la lame. Les doctrines de l'époque préconisent le combat à la baïonnette. La longueur de l'arme (fusil + baïonnette) est donc très importante. Il faut toucher l'adversaire avant d'être soi-même touché. Elle est donc exclusivement réservée au combat, avec sa lame fine, longue et cruciforme.
Les allemands voient dans la baïonnette une arme mais aussi un outil. Son emploi est idéal pour couper des branches, construire des abris, etc... C'est pourquoi elles sont munies d'une lame-scie qui fera beaucoup pour leur mauvaise réputation.
Les Britanniques préconisent une arme courte à lame massive, dont la longueur est bien en rapport avec l'encombrement et la silhouette ramassée de leur fusil Lee-Enfield. C'est le compromis idéal pour la guerre des tranchées.
- le cône de forcement qui accueille la ceinture en cuivre de l'obus.
Ce cône a une double fonction : permettre à la ceinture de cuivre de "s'imprimer" dans les rayures du canon et assurer l'étanchéité entre l'obus et l'intérieur du canon pour que toute la pression au départ du coup reste derrière l'obus.
D'innombrables fragments de ces ceintures de cuivre peuvent encore être trouvées sur les anciens champs de bataille de nos jours.
L’obus shrapnel
"Shrapnel", du nom de son inventeur Henry Shrapnel, est le nom désignant l'"obus à balles", depuis la Première Guerre mondiale. Le terme "shrapnel" a souvent été utilisé, de manière abusive, pour désigner des petits fragments projetés par une explosion, quelle que soit leur origine. LE « shrapnel » est le successeur de la « boîte à mitraille » que l’artillerie utilisait jusque-là pour se défendre à courte distance contre les attaques de l'infanterie ou de la cavalerie. Au lieu d'un boulet, on chargeait le canon avec un étui métallique empli de billes de fer ou de plomb. Lors du tir, l'étui se déchirait à l'intérieur du canon, produisant un effet semblable à un énorme fusil chargé de chevrotine. La boîte à mitraille avait encore un effet mortel à 300 mètres, bien qu'à cette distance la densité des projectiles ait baissé au point de rendre un impact sur une cible humaine peu probable.
Pour des portées plus importantes, on employait le boulet plein ou bien le boulet explosif. Ce dernier, une sphère creuse en fonte remplie de poudre noire, avait plus un effet de souffle que de fragmentation car les morceaux de métal étaient peu nombreux et de grandes dimensions. L'innovation de Shrapnel consista à combiner l'effet multiprojectile de la mitraille avec la portée du boulet explosif . Le système est tout simple : son boulet contient à la fois des billes et des explosifs. Quand il explose, les billes sont libérées. Cette invention accroissait la portée efficace de la boîte à mitraille de 300 à 1000 mètres.
Les premiers modèles présentaient un défaut catastrophique : lors de la très forte accélération au départ du coup, le frottement entre la mitraille et la poudre noire provoquait parfois l'explosion prématurée de la poudre... dans le canon, avec les effets que l’on peut imaginer à la sortie du canon .... Le problème fut résolu en plaçant la poudre dans un tube métallique à part de telle façon que la poudre soit sans contact avec la mitraille .
Un autre problème du au départ du coup était l’altération de la sphéricité des billes avec comme conséquences un moindre déplacement. Il fut résolu en incluant la mitraille dans de la résine, avec un avantage supplémentaire : la combustion de la résine lors de l’explosion en l’air avait pour effet positif d'indiquer le lieu d'éclatement de l'obus.
Le système passa brillamment du boulet vers l’obus, d’autant plus que l’effet giratoire du au tir dans un canon rayé augmentait sensiblement la dispersion des projectiles. On remplaça l’allumage aléatoire par une fusée « à temps » plus précise et plus certaine. Néanmoins la charge explosive était toujours juste suffisante pour rompre l’obus et expulser la mitraille, tant et si bien que la majeure partie de la vitesse des billes provenait de la vitesse résiduelle de l'obus.
Une fois libérées, les billes du shrapnel formaient une grêle de balles rondes suivant la trajectoire du tir et frappaient le sol selon une zone ovale. Bien que très efficaces contre des troupes à découvert, cette mitraille était sans effet contre du personnel à l'abri, dans des tranchées par exemple.
Au début de la Première Guerre mondiale, l'obus à balle fut employé à grande échelle par tous les belligérants pour frapper les troupes avançant en masse et à découvert. Les batteries de 75mm en 1914 emportaient environ la moitié de leurs munitions sous forme d'obus à balles à charge arrière. Puis il fut abandonné au profit de l'obus à haut pouvoir explosif en raison du passage à la guerre de tranchées. Le shrapnel était incapable de détruire les réseaux de fil de fer barbelé en avant des lignes, défoncer le sol ou bien venir à bout de troupes enterrées, toutes choses nécessaires avant de lancer une attaque. Avec la mise au point d'explosifs à fort pouvoir brisant suffisamment stables pour être chargés dans les obus, on constata qu'une enveloppe d'obus convenablement conçue se fragmentait si efficacement que l'ajout de mitraille n'était pas nécessaire. Par exemple, la détonation d'un obus de 105 mm ordinaire produit plusieurs centaines d'éclats à grande vélocité (1 000 à 1 500 m/s), une onde de surpression mortelle dans un court rayon et, en cas d'explosion au sol ou sous la terre, bouleverse le sol et détruit efficacement le matériel et tout cela avec une munition bien plus facile à fabriquer que les dernières versions du shrapnel.
Il y a 100 ans, une de mes arrières arrières grands tantes travaillait pour une entreprise de récupération de métaux dans la Somme. Elle avait l’autorisation de « récupérer les déchets métalliques de toute nature enfouis ou gisants dans le sol, provenant des opérations de guerre ».
Et aujourd’hui encore, plus de 100 ans après, on en retrouve toujours, au hasard de travaux ou d’activités agricoles...