Bouteille à la mer

Une bouteille à la mer

En avril 1999, dans l'estuaire de la Tamise, Steve Gowan, marin pêcheur anglais, remonte ses filets, et ne manque pas de repérer parmi les poissons une énième bouteille dont il se saisit. Une nouvelle bouteille jetée par un indélicat prenant la mer pour une poubelle songe t'il encore une fois...

Sauf que cette bouteille a l'air très ancienne et est scellée à la cire. Intrigué, Steve parvient à ouvrir le contenant, et n'en croit pas ses yeux.... Plusieurs petits messages datant de la première guerre sont entre ses mains, ayant dérivé en mer depuis près d'un siècle, et l'un de ces mots lui est même adressé : « Monsieur ou madame, jeune homme ou jeune fille, voulez-vous remettre cette lettre à son destinataire et acquérir ainsi la bénédiction d'un pauvre soldat britannique en route pour le front, ce neuvième jour de septembre 1914. »

Croyant à un canular, malgré la présence d'une adresse, de noms et de matricule, Steve confie ses trouvailles à des historiens, qui authentifient les messages et parviennent à trouver un destinataire à ceux-ci !

Touchée par l'histoire, la poste Néo-Zélandaise offre le voyage pour Aukland à Steve Gowan et son épouse, afin qu'ils remettent la bouteille à la mer à son destinataire... A destination, ils rencontrent une dame âgée, une de ces adorables petites mamies comme on en croise souvent. Celle-ci a du mal à contenir son émotion.

Emily Crowhurst, née Emily Hugues, avait 2 ans en 1914, lorsque son père, Thomas Hugues, a jeté cette bouteille à la mer. Thomas avait 26 ans et était militaire de carrière. Soldat de première classe au 2éme régiment Durham Light infantry, il était en route pour la France ce 9 septembre 1914 lorsqu'il écrivit une lettre à la mère d' Emily, son épouse : « Ma tendre épouse, Je t'écris ce billet sur le bateau et je le jette à la mer juste pour voir si il te parviendra. Si cela arrive, signe en bas de l'enveloppe dans le coin droit où il est écrit reçu. Inscris ton nom, la date et l'heure d'arrivée et conserve le bien. Merci, merci ma douce, pour le cadeau, ton petit Mari » Puis, il rédigea un billet à l'attention de celui ou celle qui découvrirait le mot, sans se douter qu'il écrivait à un homme qui le lirait 85 ans plus tard. Ensuite, il scella une bouteille de verre et la jeta par dessus bord.

Onze jours plus tard, le 20 septembre 1914, Thomas est tué au combat près du village de Vendresse dans les Ardennes... Son corps ne sera jamais retrouvé. Elizabeth Hugues, après s'être remariée en 1919, partit s'installer en Nouvelle Zélande avec sa fille en 1922. C'est donc à Auckland que s'achèvera la petite expérience du soldat Hugues.

Emily, les mains tremblantes, les yeux humides, notera en bas de l'enveloppe, conformément aux instructions, son nom, la date et l'heure d'arrivée du message... : « 17 mai 1999, 10H00 Emily Crowhusrt née Hugues », juste à côté de la signature de son père qu'elle n'a jamais connu, dans la petite case prévue à cet effet 85 ans plus tôt par lui même....

"Ma tendre épouse, Je t'écris ce billet sur le bateau et je le jette à la mer juste pour voir si il te parviendra. Si cela arrive, signe en bas de l'enveloppe dans le coin droit où il est écrit reçu. Inscris ton nom, la date et l'heure d'arrivée et conserve le bien. Merci, merci ma douce, pour le cadeau, ton petit Mari."

Thomas Hugues, disparu au combat en 1914, rédacteur de l'intemporelle missive.

Thomas Hugues, disparu au combat en 1914, rédacteur de l'intemporelle missive.