UN HEROS HORS DU COMMUN....
En 1917, alors que les soldats américains du 102éme Régiment d’Infanterie s'entrainent à Yale pour partir en guerre, le caporal Robert Conroy a repéré depuis quelques jours déjà un petit chiot abandonné qu'il prend en pitié. Très vite, il ramène de la nourriture à l'animal, gagnant ainsi sa confiance, et s'attendrit face à ses gros yeux ronds et sa corpulence, issue du croisement entre un pitt bull et un bull terrier... Cette particularité physique lui vaudra le nom de « Stubby »... le « Trapu »... Robert Conroy ramène Stubby à la caserne, ou il devient rapidement la mascotte du régiment, amusant les soldats par ses cabrioles, ces derniers parvenant même à lui apprendre à saluer en mettant sa patte à côté de sa tête alors qu'il fait « le beau ». Conroy et Stubby deviennent inséparables, ce dernier étant également accepté par les officiers, à la fois comme une distraction, mais aussi comme un rigolo subalterne qui sait même marcher au pas ! Début 1918, alors que le régiment doit partir pour la France, Conroy refuse de se séparer de Stubby et l'embarque avec lui, caché dans un sac, avec la complicité de ses camarades et de certains officiers conscients que l'abandon de Stubby minerait le moral des hommes.
Arrivé au front, Stubby est accueilli avec joie par les soldats déjà en guerre... Il faut dire que le petit chien est très intelligent, qu'il sait aboyer quand il entend siffler les obus, ce qui permet aux hommes de se mettre à l'abri, et, qu'au milieu des bombardements, il guide les brancardiers vers les soldats blessés.... Et si un officier se montre réticent à son égard, Stubby, sachant reconnaître les uniformes, se dresse sur ses pattes arrières et le salue, ce qui ne peut que faire naitre le sourire sur le visage des plus intransigeants.
Si Stubby aida les blessés, il sauva aussi des vies... Aboyant et mordant les pantalons des hommes lorsqu'il flairait l'odeur des gaz, poussant ainsi les soldats à mettre leur masque après lui avoir mis le sien, fait sur mesure... Une nuit, ses cris, ses coups de museau et ses hurlements réveillèrent le régiment, sauvant d'une mort certaine par une attaque surprise au gaz tous les hommes endormis... Une autre fois, dans les ruines d'un village, Stubby se jeta sur le mollet d'un homme et le mordit pour l'empêcher de fuir... L'homme hurla de douleur... en allemand ! Il venait de débusquer un espion !
Blessé, c'est tout le régiment qui pria pour lui, les officiers notant dans leurs rapports que la perte du chien signifierait un écroulement total du moral... Mais le vaillant Stubby se rétablit et survécu à la guerre, dont il sortit avec le grade de sergent et 14 médailles pour ses faits d'armes et son courage !
Dés lors, en vrai héros national, il rencontra des présidents Américains, fit des tournées en music hall et participa à des défilés militaires avec son maitre... Le petit
Stubby mourut de vieillesse dans les bras de son maitre en 1926, après une vie hors du commun... Inconsolable, Robert Conroy put pourtant compter dans son deuil sur le soutien de ses anciens camarades et frères d'armes, pleurant eux aussi la perte d'un fidèle ami, « un frère à quatre pattes », à qui ils devaient la vie...